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Kaléidoscope amoureux
Jean-François Jaume est né le 07/05/1957. Professeur de lettres modernes et amoureux des langues, il parle aussi anglais et espagnol. Il a également eu une formation en philosophie.
Poème Liminaire
Pour dire cet amour impudique, insolent,
La grande rigueur et la forme compassée
Du très vieil alexandrin et du sonnet
Se sont imposées à mon pauvre cœur dolent.
Pour chanter ses grâces et sa grande beauté,
Sa candeur mais aussi son sourire arrogant,
La syntaxe choisie, un lexique charmant
Seront gages de tendresse et de vérité.
Pour pleurer ta perte et ma grande solitude
Mais aussi conserver intact ton souvenir,
Le rythme lent de nos moments de plénitude,
La cadence ancienne m’a semblé convenir.
– Et toi, lecteur, ne juge pas trop durement
Le poète maladroit se rêvant amant.
Poème Liminaire
Pour dire cet amour impudique, insolent,
La grande rigueur et la forme compassée
Du très vieil alexandrin et du sonnet
Se sont imposées à mon pauvre cœur dolent.
Pour chanter ses grâces et sa grande beauté,
Sa candeur mais aussi son sourire arrogant,
La syntaxe choisie, un lexique charmant
Seront gages de tendresse et de vérité.
Pour pleurer ta perte et ma grande solitude
Mais aussi conserver intact ton souvenir,
Le rythme lent de nos moments de plénitude,
La cadence ancienne m’a semblé convenir.
– Et toi, lecteur, ne juge pas trop durement
Le poète maladroit se rêvant amant.

J'ai labouré jusqu'aux étoiles
À la fois histoire du langage et de la poésie, récits et techniques poétiques, théorie et pratique de la versification, cet ouvrage, fruit des réflexions d’un musicien-poète, auteur-compositeur-interprète, est inclassable. Il est en plus une pierre apportée à l’édifice vénérable de la métrique.
Extrait 1
Je suis descendu au ventre des Enfers chercher la forêt qui brûlait mais je n’ai pu la sauver ; trop tard, trop tard, il y avait trop de désir dans la quête perdue des souvenirs du monde pré-archaïque ; Eurydice à la justice sans bornes, nymphe des arbres et du chêne, droite et pure, poussée toujours plus loin par les défricheurs, les paysans avides de terre, brûle désormais, et cette fois-ci l’expression porte tout son sens, pour l’éternité. Ce n’est pas notre maison qui brûle, c’est Eurydice à la justice sans bornes qui reprend sa liberté puisque personne ne veut d’elle. Eurydice, petite nymphe des forêts, harcelée par Aristée, dieu des champs et des cultures, s’en est allée où nous l’avons cantonnée : dans le ventre des Enfers et même mon vers n’y pourra rien. Je suis le poème orphique qui raconte sa fin ; je suis mort en regardant mon amour. Que restera-t-il de nous bientôt que les dieux auront disparu ? Aristée pourra bien s’en vouloir, ronger ses doigts au sang, se pendre aux mille cordes des mille granges, le feu nous laissera tout le loisir de regretter la sylve jusqu’à la fin des temps. Le seul secours sera dans ma métamorphose du vers à la prose. Dans un effort considérable je reprendrai sa droite route au vers pré-archaïque et je labourerai vers les étoiles !
Extrait 2
Depuis cette salle à manger c’était des milliers d’années d’histoire qui se donnaient à nous, depuis que l’Aquitaine était un vrai bassin, couvert d’eau et dont nous trouvions témoignage sur les coteaux environnant Bréjou, durant les pauses assoiffées entre deux courses insensées, dans les minuscules coquillages marins assoupis là depuis le petit jour des temps. L’océan venait jusqu’ici reposer sa masse énorme et toujours mouvante, comme un ventre d’animal, ici où nous étions ce jour, étaient autrefois le silence et la paix océaniques.
Et puis la mer s’en est allée, laissant la place aux animaux et aux végétaux. Les hommes sont venus voir s’égoutter la plaine nouvelle, dans les immenses marécages des futures Landes ; ils ont trouvé cette région paisible, giboyeuse et s’y sont installés.
Extrait 3
Après avoir soulevé un pan infime du rideau qui sépare l’œuvre de son essence, j’ai vu qu’en modifiant, en effectuant quelques réglages, plus réellement, de la machine poétique, les conséquences obtenues étaient effrayantes par ce que je voyais changeant de l’édifice général.
C’est donc avec infiniment de délicatesse et grande minutie que j’ai procédé à l’ajustement d’une clef, d’une seule ! celle de l’-e muet.
Ce n’est qu’après avoir effectué cet infime réglage que j’ai vu la machine mettre en œuvre sa mécanique énorme et développer, avec amour allais-je écrire, l’idée d’une forme.
Extrait 1
Je suis descendu au ventre des Enfers chercher la forêt qui brûlait mais je n’ai pu la sauver ; trop tard, trop tard, il y avait trop de désir dans la quête perdue des souvenirs du monde pré-archaïque ; Eurydice à la justice sans bornes, nymphe des arbres et du chêne, droite et pure, poussée toujours plus loin par les défricheurs, les paysans avides de terre, brûle désormais, et cette fois-ci l’expression porte tout son sens, pour l’éternité. Ce n’est pas notre maison qui brûle, c’est Eurydice à la justice sans bornes qui reprend sa liberté puisque personne ne veut d’elle. Eurydice, petite nymphe des forêts, harcelée par Aristée, dieu des champs et des cultures, s’en est allée où nous l’avons cantonnée : dans le ventre des Enfers et même mon vers n’y pourra rien. Je suis le poème orphique qui raconte sa fin ; je suis mort en regardant mon amour. Que restera-t-il de nous bientôt que les dieux auront disparu ? Aristée pourra bien s’en vouloir, ronger ses doigts au sang, se pendre aux mille cordes des mille granges, le feu nous laissera tout le loisir de regretter la sylve jusqu’à la fin des temps. Le seul secours sera dans ma métamorphose du vers à la prose. Dans un effort considérable je reprendrai sa droite route au vers pré-archaïque et je labourerai vers les étoiles !
Extrait 2
Depuis cette salle à manger c’était des milliers d’années d’histoire qui se donnaient à nous, depuis que l’Aquitaine était un vrai bassin, couvert d’eau et dont nous trouvions témoignage sur les coteaux environnant Bréjou, durant les pauses assoiffées entre deux courses insensées, dans les minuscules coquillages marins assoupis là depuis le petit jour des temps. L’océan venait jusqu’ici reposer sa masse énorme et toujours mouvante, comme un ventre d’animal, ici où nous étions ce jour, étaient autrefois le silence et la paix océaniques.
Et puis la mer s’en est allée, laissant la place aux animaux et aux végétaux. Les hommes sont venus voir s’égoutter la plaine nouvelle, dans les immenses marécages des futures Landes ; ils ont trouvé cette région paisible, giboyeuse et s’y sont installés.
Extrait 3
Après avoir soulevé un pan infime du rideau qui sépare l’œuvre de son essence, j’ai vu qu’en modifiant, en effectuant quelques réglages, plus réellement, de la machine poétique, les conséquences obtenues étaient effrayantes par ce que je voyais changeant de l’édifice général.
C’est donc avec infiniment de délicatesse et grande minutie que j’ai procédé à l’ajustement d’une clef, d’une seule ! celle de l’-e muet.
Ce n’est qu’après avoir effectué cet infime réglage que j’ai vu la machine mettre en œuvre sa mécanique énorme et développer, avec amour allais-je écrire, l’idée d’une forme.

Le Château qu'habitaient des enfants
Il y a les châteaux de l’enfance, les vieux châteaux de bois sur leur motte castrale, les châteaux de rêve, il y a le château du monde et les châteaux intérieurs et la vie qui peuple ces demeures.
« Le château qu’habitaient des enfants » est un roman poétique mettant en œuvre la technique du vers théorisée par l’auteur dans « J’ai labouré jusqu’aux étoiles », publié en 2020 par les Éditions du 3/9.
C’est à travers vingt-cinq pièces liées entre elles par la recherche que fait Gérard Ansaloni de la place de l’humain dans ces multiples châteaux que se déploie le roman poétique.
La prose alterne avec le poème sans parfois que le lecteur y prenne garde. La technique d’écriture mise en œuvre autorise ces échanges. Les poèmes de facture classique sont ainsi « absorbés » par le lecteur sans même que celui-ci s’en rende compte.
Ici, tout est musique et savoirs ; ici chaque terme est riche et pèse pour ce qu’il vaut « au lieu que les mots qui vont sans les choses ne se rangent que par la vertu de la discipline » ; et vos brodequins vous mèneront de Jaffa à Saint-Michel-de-Montaigne et du fond du Moyen-âge à Grenade où vont crépitant les castagnettes d’Ourel dont l’image rayonne depuis une petite vitrine du château-musée de Boulogne-sur-Mer.
« Le château qu’habitaient des enfants » est un roman poétique mettant en œuvre la technique du vers théorisée par l’auteur dans « J’ai labouré jusqu’aux étoiles », publié en 2020 par les Éditions du 3/9.
C’est à travers vingt-cinq pièces liées entre elles par la recherche que fait Gérard Ansaloni de la place de l’humain dans ces multiples châteaux que se déploie le roman poétique.
La prose alterne avec le poème sans parfois que le lecteur y prenne garde. La technique d’écriture mise en œuvre autorise ces échanges. Les poèmes de facture classique sont ainsi « absorbés » par le lecteur sans même que celui-ci s’en rende compte.
Ici, tout est musique et savoirs ; ici chaque terme est riche et pèse pour ce qu’il vaut « au lieu que les mots qui vont sans les choses ne se rangent que par la vertu de la discipline » ; et vos brodequins vous mèneront de Jaffa à Saint-Michel-de-Montaigne et du fond du Moyen-âge à Grenade où vont crépitant les castagnettes d’Ourel dont l’image rayonne depuis une petite vitrine du château-musée de Boulogne-sur-Mer.

Anacrouse, Hymne et Catastrophe
L’anacrouse, c’est ce qu’il y a avant. Avant que la musique soit, pour la lancer au ciel, il y a l’anacrouse : les trois premières notes de « la Marseillaise », celles de « Que reste-t-il de nos amours » ou bien encore les trois coups du destin beethovénien sont autant d’anakrousis comme l’écrivaient les grecs. Et puis après vient la vie, ses hymnes homériques, ses chants puissants glissant sur les eaux depuis la Grèce et Jérusalem, roulant sur la canopée de la vaste et sombre forêt européenne pour faire s’émouvoir Bayard, Luther et « Les variations Goldberg ». Lorsque le chant est terminé, la corde de la guitare ou de la lyre se pose et s’assied en retrouvant sa plénitude : c’est ce moment que les anciens appelaient, au théâtre et à la musique, la katastrophế, notre catastrophe.
La vie, avec son avant et son après, voilà ce que chante Gérard Ansaloni dans ce septième ouvrage et dans son style toujours flamboyant et solaire tel que défini en 2020 chez son même éditeur dans « J’ai labouré jusqu’aux étoiles ».
Extrait :
« Nous partirons demain matin, à l’aube, je dois rejoindre Saint-Michel, la poste sous les vignes. Voilà, ça me revient, le Jacques m’avait dit « On passe la nuit à la poste de Saint-Michel, sous les vignes ». J’irai dormir sous les raisins, du côté du Bois Personnier, entre la Charente et les quatre vignobles qui roulent Ugni blanc, Colombard ou Folle-blanche. »
La vie, avec son avant et son après, voilà ce que chante Gérard Ansaloni dans ce septième ouvrage et dans son style toujours flamboyant et solaire tel que défini en 2020 chez son même éditeur dans « J’ai labouré jusqu’aux étoiles ».
Extrait :
« Nous partirons demain matin, à l’aube, je dois rejoindre Saint-Michel, la poste sous les vignes. Voilà, ça me revient, le Jacques m’avait dit « On passe la nuit à la poste de Saint-Michel, sous les vignes ». J’irai dormir sous les raisins, du côté du Bois Personnier, entre la Charente et les quatre vignobles qui roulent Ugni blanc, Colombard ou Folle-blanche. »
Collection Poétique: Réalisations
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